Gonflé, Guillaume Canet ! Pour son premier long métrage, l'acteur n'a pas choisi la facilité : plutôt que de s'installer dans le confort de la chronique intimiste, à l'instar de Sophie Marceau ou de Vincent Perez, il signe avec une réussite étonnante une satire sur la célébrité, l'un des genres les plus casse-gueule qui soit. Grinçant et jubilatoire, jamais narcissique, toujours personnel, bouffon et désespéré, Mon idole surprend par l'originalité de son ton. Comme si … mehrle surréalisme était revisité par les frères Coen : même sens de l'absurde et du dérisoire, focus sur des détails incongrus – la cuisine observée du point de vue… d'un foie de veau en train de griller ! –, le tout dans un écrin qui permet à Guillaume Canet d'assouvir son goût pour le plan large et le spectacle. Et son amour des acteurs, jetés à corps perdus dans leurs rôles : François Berléand, en producteur cynique et blasé, prouve une fois de plus l'étendue de son registre, de la folie douce à la tendresse à fleur de peau, en passant par la violence psychopathe ; la débutante et sublime Diane Kruger, dans un rôle difficile, d'épouse maléfique et complice ; enfin, Guillaume Canet lui-même dans un rôle quasiment autoparodique de jeune chien fou aux dents longues, prêt à tout pour accéder à la célébrité. Fable sur le pouvoir, les excès du star-system, les dérives de la télévision ou les relations de désir et de séduction qui nous animent tous, Mon idole distille autant de plaisir que de malaise. Beau coup d'éclat pour un coup d'essai. weniger