"La Suisse, le petit hérisson, à la première heure engloutirons" chantaient les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. Inquiets des menaces d'invasion qui pesaient sur le pays, inquiets de l'attitude du conseiller fédéral Pilet-Golaz qui préconisait "l'adaptation intellectuelle" à la situation, contre les tentations du défaitisme, une poignée de citoyens avait décidé de réagir. August Lindt était de ceux-là.
Dans ces souvenirs, il raconte la lutte contre la menace … mehrhitlérienne: la fondation de l'Action de résistance nationale - dont les membres s'engageaient à ne pas se rendre sans combattre si le pays était envahi - ; les différents réseaux et bureaux de renseignements; les conférences d'information aux civils données dans le cadre d'Armée et foyer.
Ces souvenirs comptent parmi les rares témoignages directs sur cette époque. Ils se lisent comme un roman et nous restituent de l'intérieur une page encore trop peu connue de l'histoire suisse. Ils constituent aussi un exemple de courage et de conscience qui doit, aujourd'hui encore, nous faire réfléchir.
Né en 1905 à Berne, August R. LINDT travailla comme correspondant de presse en Asie, en Afrique et au Proche-Orient pendant les années vingt et trente. Délégueé spécal du CICR de 1945 à 1946, puis conseiller de légation à Londres, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, il fut ambassadeur suisse aux Etats-Unis, en Union soviétique et en Inde.
Traduit de l'allemand par Ursula Gaillard weniger